Loin des noms de collections qui puisent généralement leurs origines dans l’histoire d’une marque horlogère, dans la géographique environnante ou encore dans le vocabulaire romanesque, celui du Type XX de Breguet revêt une sorte d’aura mystique tel un message crypté, un charisme énigmatique accentué par son visage sombre.

Cependant, comme tout matériel militaire, cet outil destiné aux pilotes et au personnel navigant porte une appellation administrative imposée par l’Armée de l’air française qui, en 1953, lance un appel d’offres auprès des fabricants de montres selon un cahier des charges très précis. En effet, l’instrument doit être suffisamment robuste pour pouvoir endurer des conditions extrêmes entre les écarts de températures, l’humidité, l’altitude et la vitesse, mesurer au moins 38mm de diamètre, arborer un cadran obscur sur lequel essaiment des chiffres arabes surdimensionnés et luminescents pour une prise d’informations instantanée même la nuit, et embarquer une fonction chronographe avec retour en vol aisée à commander avec des gants épais. L’année suivante, en 1954, grâce notamment à sa maîtrise du flyback, l’entreprise Breguet est choisie par les forces aériennes françaises, l’Armée de l’air puis l’Aéronautique navale, pour la manufacturer ces montres, le Type 20 pour la première et le Type XX pour la seconde, un décalage orthographique imaginé pour différencier les modèles spécialement développés pour satisfaire les besoins techniques de chaque entités militaires.

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Dans le riche passé de Breguet, Paris représente une pierre angulaire puisque c’est elle, témoin silencieux, qui a vu un jeune Neuchâtelois, Abraham-Louis Breguet (1747-1823) se former à l’art de l’horlogerie auprès de grands maître, installer son atelier et donner vie aux plus grandes inventions, tant techniques qu’esthétiques, de la science du temps, à la fin du XVIII^ème siècle. C’est aussi dans le ciel de la capitale française qu’ont décollé, quelques décennies plus tard, les aéroplanes d’un jeune amoureux des nuages, Louis Breguet (1880-1955) et arrière-arrière-petit-fils du premier, qui eux aussi ont permis à un secteur alors naissant de faire d’importantes avancées.

Plusieurs écarts entre générations mais un même patronyme pour marquer l’histoire et une même ville: Breguet et Paris. L’un sur la terre ferme, Breguet et l’horlogerie, pour inviter les hommes et les femmes à se repérer dans le temps, l’autre haut dans les airs, Breguet et l’aviation, pour inviter les hommes et les femmes à naviguer facilement entre les continents. Grâce aux forces aériennes françaises, à l’appel d’offre lancée en 1953 et remporté en 1954, les deux branches de l’arbre généalogique se retrouvent, encapsulées dans un seul objet: le chronographe Type XX, un instrument de vol indispensable aux soldats du ciel, édité à 1’100 exemplaires pour l’Armée de l’air entre 1955 et 1959 puis 500 pour l’Aéronautique navale, et doté de la fonction retour en vol qui permet d’effectuer une remise à zéro du comptage et le déclenchement instantané d’une nouvelle mesure des temps courts.

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Entre les années 1950, témoins de la naissance d’un chronographe spécialement conçu par Breguet à la demande de l’Armée de l’air française pour compléter l’équipement militaire des aviateurs et mécaniciens à bord des aéronefs et leur permettre d’arborer au poignet un instrument fiable, robuste, aussi facile à lire qu’à manipuler, et aujourd’hui, quatre générations de Type XX se sont succédées dans le catalogue de la marque horlogère.

En effet, homologué en 1954, après avoir remporté un appel d’offre en honorant un exigeant cahier des charges, cet outil éprouvé devient collection dès 1995, un espace dans lequel il évolue, prolifère sous les traits de divers variantes, subit quelques transformations en adéquation avec les goûts et les envies des époques, jusqu’à l’arrivée de deux nouvelles ambassadrices en juin 2023. Chaque modèle de ce binôme présente le même nom mais orthographié différemment afin de respecter tant leurs origines que leurs spécificités, ou encore leur esthétique dont certains codes ont été empruntés à de précédentes versions. Le Type 20 référence 2057 développé jadis pour l’Armée de l’air hérite du surnom “militaire“ et d’un graphisme basé sur deux compteurs, une petite seconde logée à 9h et un totaliseur surdimensionné à 3h, et une allure d’époque avec sa lunette cannelée et sa couronne conique qui complètent le boîtier en acier de 42mm de diamètre, tandis que le Type XX référence 2067, qui s’appuie sur la création commandée par l’Aéronautique navale vers la fin des années 1950, adopte la dénomination “civile“ et se démarque par sa lunette crantée, son trio de compteurs et ses aiguilles de type Alpha.

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Un peu plus d’un an après la présentation de la quatrième génération de Type XX à Paris, Breguet dévoile une nouvelle version de la Type XX référence 2067, toujours marquée par une allure dynamique mais dont la silhouette sportive adopte les chaleureux reflets de l’or rose, métal introduit sur deux montres éditées en très petite série en 1955, et le visage s’habille d’un beau bleu profond, deux teintes qui évoquent le ciel à la tombée de la nuit lorsque le soleil cède doucement sa place à la lune.

Ponctué sur le flanc droit de poussoirs pour commander la fonction chronographe et d’une couronne cannelée, le boîtier de cette variante “civile“ mesure 42mm de diamètre et 14.1mm d’épaisseur, et se coiffe d’une lunette crantée arborant un anneau en céramique bleue. Pour Breguet, le recours à ce matériau très apprécié pour sa grande résistance aux rayures et à la corrosion, et sa légèreté, est une première. De plus, sa brillance contribue au contraste créé par les finitions sur le cadran, soleillée pour le disque principal et azurée pour le trio de compteurs (la petite seconde et le totaliseur des heures respectivement à 9h et 6h, et le totaliseur surdimensionné des 15 minutes surplombant la date entre 2h et 4h). Les aiguilles ont subi un changement par rapport à la Type XX de 2023 car la forme Alpha cède sa place au style bâton avec une pointe très allongée. Les indications délivrés par cet élégant modèle battent au rythme du calibre 728, un mouvement automatique de manufacture doté de la fonction chronographe avec retour en vol, d’un mécanisme d’embrayage vertical, et d’un barillet à haut rendement qui lui permet de fournir 60 heures de réserve d’énergie.

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Le lancement du couple de chronographes Type XX et Type 20, la quatrième génération d’une montre développée en 1954 pour l’Armée de l’air française, qui a eu lieu à Paris en juin 2023 a été accompagné par l’introduction d’un puissant mouvement de chronographe automatique à haute fréquence (5hz, soit 36’000 alternances par heure) et avec retour en vol exclusivement développé par Breguet pour cette collection de garde-temps.

Après environ 4 ans de développement, le calibre 728 du Type XX référence 2067 pose les jalons d’une nouvelle ère mécanique. Doté d’un ensemble spiral, cornes et roues d’échappement en silicium, ce cœur robuste et fiable, assemblé à l’aide de 350 composants, embarque à son bord un mécanisme d’embrayage vertical couplé à une roue à colonnes teintée en noir et un barillet au rendement efficace qui permet de délivrer une réserve de marche de 60 heures. Il anime, côté cadran, les heures et minutes courantes, la petite seconde à 9h, la date à 4h30 et, bien entendu, les informations relatives à la mesure des temps courts, soit la trotteuse centrale qui alimente le totaliseur surdimensionné des 15 minutes entre 2h et 4h et celui des heures placé à 6h. Variante de ce nouveau moteur, le calibre 7281 qui équipe le Type 20 référence 2057, la version “militaire“, lui aussi pourvu d’une masse oscillante en forme de monoplan, rythme le ballet des heures et minutes, des secondes décentrées à 6h, du quantième, et d’un compteur de minutes, cette fois calé sur 30, que balaie une petite aiguille de style feuille vers 3h.

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C’est avec l’arrivée de la quatrième génération incarnée par les Type XX Chronographe 2067 et Type 20 Chronographe 2057, interprétations modernes des modèles originaux créés par Breguet dès 1954 à la demande des forces aériennes françaises, que le très exclusif calibre 728 et sa variante 7281 ont fait leur premiers pas au sein de la collection. Ces mouvements fiables bénéficient d’une mécanique contemporaine, embrassant ainsi toutes les avancées techniques entreprises par la manufacture horlogère et permettent, notamment grâce au retour en vol, une mesure des temps courts à la fois précises et instantanée.

Fonction additionnelle du chronographe inventée par Longines en 1936, le retour en vol ou flyback en anglais offre un important gain de temps, un avantage considérable dans les années 1950 pour les aviateurs militaires pour qui chaque minute voire chaque seconde pouvait s’avérer déterminante, devaient parfois naviguer à vue et ne possédaient pas l’outillage moderne des pilotes actuels, puisqu’il permet de d’arrêter un comptage, d’effectuer une réinitialisation et d’en enclencher une nouvelle mesure dans la foulée en opérant une pression sur le poussoir en forme de piston à 4h sur le flanc droit du boîtier.

Un geste suffit à opérer trois manipulations, à mesurer des intervalles de temps successifs rapidement sur les totaliseurs installés sur le cadran, les minutes exposées vers 3h dans un compteur volontairement surdimensionné pour être lisible d’un coup d’œil, et les heures à 6h. Equipé d’un mécanisme d’embrayage vertical et d’une roue à colonnes, le calibre 728 à remontage automatique offre une efficacité redoutable grâce à sa grande précision notamment grâce à sa haute fréquence de 5hz (36’000 alternances par heure).

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