La couleur verte incarne l’aube d’une promesse, celle de la renaissance tendre des êtres que l’hiver a surpris, ankylosés, endormis pendant de longs mois frileux, d’une vitalité retrouvée, nourrie par l’espoir, par la nature qui s’éveille dans la brume ensoleillé d’un nouveau matin. Un monde meilleur, un monde heureux, un monde épanoui: voici les valeurs profondément humaines que porte cette teinte aux milles nuances vivifiantes. Parmi elles, Breguet a choisi la tendresse d’un turquoise entremêlé d’azur, l’union de la terre et du ciel, pour habiller la silhouette noble, élancée, arrondie comme un cœur amoureux de la montre irrésistiblement féminine qu’est la Reine de Naples 8918.

Son visage ovale se pare de nacre immaculée telle un tapis de neige moelleuse et porte en son cœur, légèrement décalé vers le bas, un disque recouvert de brillants de diamètres différents et agencés les uns contre les autres selon la technique du serti neige. Encerclées par une délicate ceinture noire faite d’étoiles et de symboles géométriques qui rythment les minutes en segments de cinq et de quinze, les petites aiguilles bleuies Breguet à pomme évidée indiquent l’essentiel du temps, sous l’impulsion du calibre automatique 537/3 qui délivre 45 heures de réserve d’énergie. Des chiffres arabes, imprimés sur la surface irisée à l’aide de décalques mariant deux verts différents, un clair pour former le corps du caractère, un foncé pour le surligner et lui apporter du relief, suivent le galbe du cadran tandis que les feux d’un diamant de taille poire à 6h illuminent cette élégante scénographie. Le boîtier en or blanc, qui mesure 36.5mm de longueur et 28.45 de largeur pour une hauteur de 10.1, est ourlé de deux rubans de 117 pierres pierres courant le long du réhaut et sur la lunette, et présente une couronne à 4h que ponctue une briolette. Il se lie au poignet à l’aide de deux brins de cuir d’alligator assorti aux index que referme une boucle déployante gansée de diamants.

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Si elle puise ses racines dans le très riche patrimoine de la maison fondée 1775, lequel contient les plus grandes avancées de l’horlogerie moderne telles le spiral éponyme, le pare-chute et le tourbillon, pour n’en citer qu’une partie, la Reine de Naples repose essentiellement sur l’interprétation de la première montre-bracelet qu’Abraham-Louis Breguet (1747-1823) développa à la demande de Caroline Murat née Bonaparte (1782-1839) entre 1810 et 1812. Sa silhouette ovale unique, dans un paysage peuplé de modèles ronds où les formes, qu’elles soient carrées, rectangulaires ou encore tonneau, se font rares, fait d’elle un garde-temps atypique, furieusement féminin, mais également une toile vierge sur laquelle apposer un savoir-faire esthétique, lui aussi initié au XVIII^ème siècle par l’ingénieux horloger.

En effet, à contrecourant des tendances ornementales de l’époque qui donnent lieu à des pièces saturées de décorations, Abraham-Louis Breguet se concentre sur la fonction première d’une montre, celle d’afficher le temps avec clarté, libérant ainsi les boîtiers et cadrans de toute fioriture. Cette philosophie de l’épure, ce design basé sur l’essentiel, est un moteur qui alimente toujours la marque horlogère, sans toutefois délaisser un savoir-faire artistique, comme le prouve certains modèles de la collection Reine de Naples, et souvent ourlé de pierres précieuses. L’une des principales signatures de Breguet étant le guillochage, les artisans de la manufacture œuvrent sur les cadrans en s’appuyant sur plusieurs motifs – Clous de Paris, colimaçon, damier – pour délimiter les zones de lecture, à l’instar de la référence Jour/Nuit 8998, la 8968 et 8908, sur un disque en or ou, dans le cas de la 8965 en nacre. Par ailleurs, ce matériau naturel aux reflets irisés est souvent employé par Breguet dans cette famille de produits, en appliques pour recouvrir toute ou partie du visage de la montre (8918, 8925, 8928, 8908, 8909, , 8939, 8978) ou en marqueterie (9807, 9808, 9818). L’entreprise s’est également distinguée avec le travail du coquillage en camée sur une pièce spectaculaire, la Reine de Naples 8958, il y a quelques années.

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Dès ses débuts, alors qu’il est en plein d’apprentissage de l’art horloger en France, le jeune Abraham-Louis Breguet (1747-1823) se fait remarquer par ses aptitudes mécaniques, son érudition précoce et son intelligence rare. Une fois installé en 1775 dans un atelier quai de l’Horloge, à Paris, ses inventions techniques et son langage esthétique lui permettent rapidement de se forger une solide réputation et ainsi de développer une clientèle prestigieuse tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Hexagone.

Parmi les personnalités illustres qui achètent les œuvres d’Abraham-Louis Breguet, des femmes célèbres sont séduites par les instruments qu’il développe: la reine Marie-Antoinette (1755-1793), épouse de Louis XVI (1754-1793), l’impératrice Joséphine (1763-1814) puis sa fille Hortense (1783-1837) et sa belle-soeur Caroline Murat (1782-1839), sœur cadette de Napoléon I^er (1769-1821). Pour cette dernière et à sa demande, le maître-horloger invente la première montre-bracelet qu’il livre en 1812 et dont les atours principaux inspirent la collection Reine de Naples près de deux siècles plus tard. Cette famille de garde-temps dont la personnalité est si puissante que chaque modèle est parfaitement identifiable, notamment grâce à son boîtier ovale, n’est toutefois pas la seule à rendre hommage au lien fort qui unissait Abraham-Louis Breguet à ses clientes. En effet, bien que la tendance soit à la suppression des catégories basées sur le genre, on retrouve dans l’offre de la marque éponyme certaines pièces – toujours mécaniques, souvent gansées de pierres précieuses et parfois pourvues de complications – aux dimensions contenues clairement destinées aux poignets féminins. Les références Classique 9085, 8068, 9087, 9067, Marine 9509, 9517, 9518, ou encore 7035, 7038 de la famille Tradition, ou, plus exceptionnellement, les extraordinaires Les Volants de la Reine, L’Orangerie, entres autres, sont la preuve de cet attachement.

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A l’image de l’amour, des battements d’un cœur épris et cette gymnastique sentimentale qui l’étreint, alternant l’euphorie d’un souvenir inoubliable et les profonds soupirs de sérénité émotive, le temps possède lui aussi une élasticité philosophique. Ne dit-on pas qu’il a tendance à accélérer lors de moments joyeux et à s’allonger pendant l’ennui? Si les soixante secondes égrenées sur le cadran d’une montre forment une minute, que les soixante minutes composent une heure, le temps respire en rythme, comme l’organe qui palpite dans notre poitrine, et pourtant le ressenti de ces durées présente parfois une réalité différente. Breguet traduit cette impression purement lyrique par une aiguille inédite qu’elle applique sur sa pièce idoine pour transcrire cette symbolique amoureuse: la Reine de Naples. 

L’élégante collection qui s’appuie sur la création entre 1810 et 1812 de la première montre-bracelet née la relation entre une jeune monarque, Caroline Murat (1872-1839) et le génie mécanique de son horloger favori, Abraham-Louis Breguet (1747-1823), s’étoffe avec l’ajout de deux modèles qui personnifient cette flexibilité temporelle. L’une, la Reine de Naples 9835, est une édition limitée à seulement 20 exemplaires toute en nacre bleue gansée de diamants, tandis que l’autre, la Reine de Naples 9838, présent un visage immaculé, laqué de blanc, qu’ourlent des saphirs bleus. Commun à ce duo, le boîtier en or à la silhouette ovoïde, qui mesure 36.5mm de longueur, 28.4mm de largeur et 11mm d’épaisseur, renferme le calibre 78A0. Ce mouvement dont le remontage est opéré par une masse oscillante en platine, qui délivre une réserve d’énergie de 40 heures, anime, placée sous le guichet des heures, une aiguille en forme de cœur composée par un couple de bras en alliage de nickel et phosphore, avec une partie flexible et une partie rigide. Ce binôme se termine en une pointe fléchée, argentée ou rouge, pour indiquer l’affichage des minutes, et sa course rythmée transforme sa géométrie, étirée vers 9h puis charnue à partir de 3h, mimant ainsi les pulsations de l’amour.

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C’est en en 2002 que la montre Reine de Naples fait son entrée dans le monde horloger, s’appuyant sur les principaux codes dépeints dans les livres de commandes spéciales d’Abraham-Louis Breguet (1747-1823) puis de son fils Antoine-Louis Breguet (1776-1858), soigneusement préservés dans le musée de l’actuelle société éponyme, de la pièce n° 2639 que l’ingénieux horloger établi à Paris développa à la demande de Caroline Murat (1782-1839) entre 1810 et 1812. En effet, la jeune sœur de l’empereur Napoléon I^er (1769-1821) alors souveraine consort de la région italienne souhaitait pouvoir lire le temps inscrit en toute liberté sur son poignet à l’instar d’un bijou. L’essentiel du vocabulaire stylistique de cet objet aujourd’hui disparu se retrouve ainsi sur la réinterprétation de ce qui demeure la première montre-bracelet de l’Histoire de l’horlogerie.

La collection Reine de Naples réinvente le temps imaginé par Abraham-Louis Breguet et porté par Caroline Murat avec ses pièces au cœur mécanique et aux boîtiers de forme oblongue dont les carrures sont habillées de délicates cannelures. Vers 4h se trouve une couronne que coiffe une gemme, taillée en cabochon ou en briolette, tandis qu’à 6h, une attache ponctuée d’une sphère en métal, parfois tapissée de pierres, arrime les brins en cuir d’alligator, en satin soyeux ou la gourmette en mailles tressées. Le temps, lui, suit les courbes galbées en allongeant ses index entre 11h et 2h sur le cadran tandis que deux petites aiguilles de style Breguet indiquent au centre les heures et les minutes, pour les références dispensées de complications. Acier, or blanc ou rose, poli ou recouvert de diamants: l’écrin précieux mesure 36.5mm de hauteur pour 28.45 de largeur, avec une épaisseur de 10.5mm. Une version aux dimensions réduites (32×27), disponible en différentes variantes, complète cette famille de montres.

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Lui, brillant horloger, sans nul doute le plus grand maître qu’ait connu la mesure scientifique du temps, est né à Neuchâtel, en Suisse, où sa curiosité pour la mécanique le mène à poursuivre sa formation au métier à Paris, qu’il exerce, tel un art sacré, dans son atelier installé quai de l’Horloge, sur l’île de la Cité,  depuis 1775, lieu qui témoigne de ses nombreuses inventions, tant techniques qu’esthétiques.

Elle, sœur cadette du premier empereur des Français, originaire d’Ajaccio, en Corse, mariée à un haut dignitaire de l’armée qui hérite du royaume de Naples, est sa plus fervente admiratrice, comme le prouvent les 34 pièces dont elle fait l’acquisition entre 1808 et 1814, soit la durée de son rôle de souveraine consort.

Il se prénomme Abraham-Louis Breguet (1747-1823), elle s’appelle Caroline Murat (1782-1839), et leur relation, entre éblouissement, loyauté et déférence, les guide vers une création unique, la première montre-bracelet de l’Histoire.

Effectivement, en 1810, deux ans après s’être installée sur le territoire napolitain depuis deux ans, Caroline Murat commande à Abraham-Louis Breguet un garde-temps avec un critère principal totalement inédit: au lieu de le nicher au fond d’une poche ou d’une bourse, elle souhaite le porter au bout de son bras, près de sa main, tel un bijou que chacun pourrait apercevoir, admirer contre sa peau. L’objet est payé en 1811 puis livré en 1812, selon les archives précieusement conservées qui perdent sa trace en 1855. S’il n’existe aucun dessin technique, la description consignée permet toutefois d’en saisir l’essence: une montre à la silhouette plate et allongée, équipée d’une répétition et d’un thermomètre, à nouer au poignet grâce à un lien tressé de cheveux et fils d’or. En 2002, l’entreprise horlogère Breguet, dévoile une interprétation contemporaine, raffinée à l’extrême, de la pièce imaginée par Abraham-Louis Breguet pour Caroline Murat, une collection qui leur rend hommage et véhicule une expression unique du temps avec son allure ovale, souvent gansée de diamants et toujours rythmée par un cœur mécanique: la Reine de Naples.

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